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Publié le vendredi, 28 août 2009 à 17h01

Un papillon qui bat des ailes à New York... d'après Antonio Tabucchi

Par Stefano Palombari

« Un papillon qui bat des ailes à New York peut-il provoquer un typhon à Pékin ? » est une nouvelle de Antonio Tabucchi qui fait partie du recueil « L’Ânge noir » sorti chez Christian Bourgois en 1992, disponible en poche chez 10/18. La nouvelle est un agréable exercice de style qui mêle théâtre et roman noir. On y oblige quelqu’un à endosser le rôle d’un criminel au point où il finit par commettre le crime. C’est peut-être la meilleure nouvelle du livre, celle qui où l’écrivain pisan est le plus proche d’un Julio Cortazar.

Cette nouvelle est devenue une pièce de théâtre axé sur le dialogue feutré entre deux hommes, sans heurts, sans violence. Mais, insidieusement, le premier va manipuler le second et le pousser à un acte d’une extrême gravité : s’accuser d’un meurtre qu’il n’a pas commis et, du même coup, en charger d’autres hommes. Ce qu’on appelait de la délation, et qu’on appelle aujourd’hui du repentir. Un papillon qui bat des ailes à New York peut-il provoquer un typhon à Pékin ? est la métaphore d’un système de pensée vieux comme le monde et la suspicion, et d’une certaine façon d’administrer la justice. C’est la démonstration, aussi précise que la transcription d’une partie d’échecs, d’une technique très éprouvée de la manipulation. De son écriture minutieuse, Tabucchi nous mène au cœur d’une machination révélatrice de l’inlassable férocité de notre siècle.

L’Homme est au centre de l’oeuvre de Tabucchi depuis ses premiers textes jusqu’aux derniers, comme Le Temps vieillit vite. Il dresse des portraits qui interpellent le lecteur : qu’est-ce qu’une identité quand celle-ci n’est pas fixe mais en mouvements constants ? En parallèle à cette question, il expérimente de nouvelles formes d’écriture ludiques et exigeantes à la fois. Avec lui, le roman s’ouvre aux lettres, aux essais, aux poèmes, aux dialogues, pamphlets et pièces de théâtre ; le roman devient une forme gigantesque, un lieu de travail et de rêve, ce dont témoignent nombre de sous-titre : « Hallucination » (Requiem) ; « Témoignage » (Pereira prétend) ; « Un délire » (Les Trois Derniers Jours de Fernando Pessoa) et justement « Un papillon qui bat des ailes à New York peut-il provoquer un typhon à Pékin ? ».

Informations pratiques
Théâtre du Lucernaire   plan d'accès
53 rue Notre-Dame-des-Champs - 75006 Paris (M° Notre Dame des Champs)
Réservation : 01 42 22 66 87
Dates : du 30 septembre 2009 au 15 novembre 2009. Du mardi au samedi à 18h30 et le dimanche à 17h, relâche le 22 octobre.

tarif préférentiel pour nos internautes 10 € au lieu de 22 €
pour obtenir la réduction, réservez au 01 42 22 66 87 en citant l'Italie à Paris et Présentez à la caisse ce justificatif imprimé

Antonio tabucchi
Théâtre du Lucernaire, du 30 septembre 2009 au 15 novembre 2009 tarif préférentiel