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Caffè concerto

Par Riccardo Borghesi et Stefano Palombari

Caffè Concerto - spaghetti alle vongole e colatura di alici

Un adage, largement répandu dans toute la Péninsule, prétend que les bons restaurants ne font pas de pizza et les bonnes pizzerias ne valent pas grand-chose en tant que restaurant. Les dictons, à l’instar des règles, ont leurs exceptions. Caffè Concerto en fait partie.

Massimo et Michele, les deux associés ont repris il y a 5 ans ce restaurant qui auparavant ne brillait pas dans le firmament de la restauration parisienne. Après un périple de plusieurs années dans des contrées éloignées, ils ont décidé de se poser à Paris. Ici, que ce soit pour la pizza, pour les pâtes ou pour un dessert, vous tomberez bien, car Michele est un pizzaiolo – pâtissier hors pair et Massimo, un excellent cuisinier. Ajoutez à cela un choix quasiment obsessionnel des produits. Le résultat ne peut qu’être flatteur.

Caffè Concerto - Pizza fritta

Si la pizza est bonne, sa version frite est absolument exquise. Que ce soit la montanara (pâte de pizza frite, assaisonnée en suite avec tomate, mozzarella et basilic) ou le calzone. Concernant ce dernier celui à la scarola, avec sa pointe de piquant, est inoubliable. Si vous n’avez pas envie de pizza, la friture mixte (calamars, crevettes , courgettes) est un pur bonheur, légère et croustillante sur son lit de spaghetti frits.

Certains types de pâtes, servies dans le restaurant (par exemple les pâtes farcies), sont réalisées sur place. Sinon, Michele et Massimo ont choisi la marque Armando, qui garantit un produit d’excellence réalisé uniquement avec du blé italien. Nos spaghetti alle vongole e colatura di alici di Cetara se sont révélés un petit chef d’œuvre. Les vongole, fraîches et bien goûteuses et les pâtes al dente comme il faut, une cuisson millimétrée.

Caffè Concerto - Babà napoletano

Très bonnes également les tagliatelle assaisonnées avec corbarino, petites tomates napolitaines, et basilic. Le goût particulier de cette tomate ancienne, l’une des premières tomates implantées en Italie, qui représente la Campanie avec le piennolo et le San Marzano, est bien présent. La majorité des produits du restaurant sont importés directement d’Italie.

Côté cave, la plupart des régions italiennes sont représentées. Nous avons accompagné notre repas d’un excellent chianti.

Et le dessert ? Le plus souvent dans les restaurants italiens de la capitale, il est très difficile de pouvoir terminer le repas en beauté sur une note sucrée bonne et originale. A Caffè concerto la note finale est à l’instar de la symphonie : parfaite. Michele est pasticciere, pâtissier, de formation. Au programme pastiera, zuppa inglese, profiteroles napolitains et babà napoletano. Une exécution de gran virtuoso. Et la note, au sens propre ? Comptez une quarantaine d’euros pour un repas complet, vin exclu.

PS 1 : les repas au "Caffé Concerto" se déroulent sous le regard bienveillant et rassurant de San Gennaro. De la suggestive édicule chargée d'ex-voto, qui se trouve à l'entrée, le Saint accorde au client sa protection, et continue de veiller sur lui sous forme de petits bustes omniprésents dans le restaurant. En plus d'être le Saint patron de Naples, San Gennaro est aussi le protecteur des orfèvres, et nos deux cuisiniers, s'ils ne sont pas orfèvres, peu s'en faut.

PS 2 : Si vous voulez être au calme, allez-y le soir, quand les bureaux sont fermés, d'autant plus que le café ne propose pas de menu Midi. La belle salle à l'étage, débarrassée des foules de cols blancs, vous permettra de trouver la bonne intimité pour profiter de l'excellente cuisine.

 

 

Chronique du 23 juin 2010 - par Rédaction

 

Caffè concerto - intérieur

Cette fois-ci c'est l'envie de goûter la cuisine du Sud qui nous a conduits à choisir le Caffè Concerto. En effet, le propriétaire est originaire des Pouilles. Caffè Concerto est situé dans le deuxième arrondissement, à proximité de l'Opéra. L'endroit est assez simple, joli et confortable, il se constitue d'une salle au rez-de-chaussée et d'une deuxième à l'étage. L’accueil y est chaleureux, même si le patron s’est montré un peu trop « envahissant ».

On a commencé notre repas par une Burrata de Matera avec pomodorini Pachino (euros 7,5). Il s'agit d'une variété de tomates provenant de la Sicile sud-orientale particulièrement appréciée pour son goût frais et délicat. La Burrata, fromage typique du sud d'Italie, n'était pas mauvaise, mais sans aucun doute industrielle, incomparable, du coup, avec la Burrata fraiche, véritable perle de la tradition gastronomique des Pouilles. L'assiette d'« ortaggi misti », mélange de légumes grillés, à l’huile d’olive, est délicieuse. La salade des antipasti misti (13€), une salade de laitue et roquette accompagnée de tomates, mozzarella, courgettes et aubergines laisse à désirer quant à la qualité de la salade.

Les plats. Pour 19 € on a essayé des Spaghetti al golfo. Ce sont des pâtes aux moules, palourdes et langoustines. Pour tout ceux qui ont une certaine familiarité avec la cuisine de cette région, on sait que c'est le plat le plus typique, le plus simple, probablement le plus délicieux. Or c'est uniquement la fraîcheur des ingrédients qui peut garantir la bonne réussite de ce plat, ce qui n'a pas été le cas. Langoustines et moules ne donnaient pas du tout l'impression d'avoir été pêchées le matin même ce qui donnait à l'ensemble un goût assez désagréable. Les « ravioloni » (de gros raviolis) à la ricotta et à la sauge, sauce au beurre, sont très bons, mais ils ont été servis à peine tièdes. Les ravioloni ricotta, tomates et aubergines (16,50€) étaient aussi réussis.
Les polpette con la pasta (petites boulettes de viande avec des pâtes), plat typique des Pouilles, sont assez décevantes. Les polpette contiennent une quantité très faible de viande ce qui les rend fades. Les pâtes qui les accompagnent, des cellentani, des pâtes longues en forme de tire-bouchon, n'étaient guère al dente et toutes collées.
De plus, nous avons goûté les Spaghetti avec câpres, olives, et tomates cerise, un plat qui se veut simple, qui présente peu d’ingrédients, typiques de la cuisine paysanne du sud de l’Italie, absolument savoureux dans sa simplicité. Tout y est, mais malheureusement l’huile était trop abondante et le plat, qui se veut léger et frais, était finalement lourd. On a donc eu du mal à le terminer, le fond de l’assiette étant noyé dans l’huile…

Côté dessert, comme c'est souvent le cas, il y a peu de choix et d'originalité. Cependant le patron nous a annoncé qu'ils avaient des cannoli siciliens (ce qui n'était pas marqué sur la carte ni sur l'ardoise). La pâte était un peu molle, signe qu'ils ne venaient pas d'être remplis mais dans l'ensemble ils étaient appréciables. Il faut quand même encourager les restaurants qui prennent le risque de s'aventurer au-delà des « colonnes d'Hercule » du tiramisù et de la panna cotta. Le gâteau aux amandes et chocolat, même si probablement n'est pas artisanal, est assez bon.
L’idée d’essayer l’original « Tiramisu sans TVA » (un tiramisu sans café) nous a tenté. Résultat : on préfère la version avec TVA, le classique, qui présente le contraste typique entre l’amer du café est le sucré des boudoirs et du chocolat, ce qui rend le Tiramisù unique.

On a arrosé le repas avec un assez bon rosso del Salento (21 euros).

Dans l'ensemble le Caffè Concerto est un restaurant qui nous a laissés assez froids surtout à cause de la qualité pas homogène des mets. Comptez autour de 50 € pour un bon repas.

Publié le mardi, 24 décembre 2019 à 17h39

 
Informations pratiques

Caffè Concerto
24, Rue Gramont - 75002 Paris. Tél. 01 49 26 08 21
Fermé le samedi et le dimanche

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