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Publié le mercredi, 13 janvier 2010 à 13h06

Le violon de Mozart avec Giuliano Carmignola

Par Karima Romdane

Mozart considère le violon comme l’instrument du lyrisme le plus flamboyant, presque un double de la voix humaine. A ce chant éperdu s’ajoute, pour les sonates de la maturité, une puissance contrapuntique remarquable. Giuliano Carmignola maîtrise ces deux paramètres avec la stupéfiante aisance technique qu’on lui connaît, et la complicité de la pianofortiste Yasuyo Yano.

Il est difficile de voir clair dans la production pour violon et pianoforte de Mozart : la coutume veut qu’on ne prenne en compte que les œuvres de la maturité, ce qui en soit est compréhensible car nombre de partitions du tout jeune Mozart constituent des essais convenant surtout au clavecin. D’autres pages, plus érudites, sont d’authenticité douteuse (on pense au sonates dites Sonates « Milanaises » ou « Romantiques » K 55-60, publiées à titre posthume en 1804). En tout état de cause, interprètes et mélomanes se penchent prioritairement sur la quinzaine de sonates qui voient le jour entre la fin des années 1770 (la Sonate K 301) et le 24 août 1787, date à laquelle Mozart met l’ultime note à sa sublime Sonate K 526.

La genèse de ces sonates n’obéit pas à une trajectoire parfaitement définie car c’est avant tout à son cher piano que Mozart confiait ses réflexions musicales (on devrait même dire à ses concertos, beaucoup plus qu’aux sonates pour piano, tant la prégnance des sonorités orchestrales est une donnée essentielle du langage musical du compositeur). Même s’il ne fut jamais un virtuose, Mozart jouait volontiers du violon et de l’alto, il connaissait donc parfaitement les techniques de jeu de son temps et rappelons que son père, Léopold, était l’auteur d’un traité qui fit autorité jusqu’à une date très tardive. Le divin Amadeus montra ce dont il était capable avec, par exemple, la brillante explosion créatrice de l’année 1775 avec pas moins de cinq concertos écrits entre avril et décembre, dans lesquels brûlaient un lyrisme et une séduction imparables, largement influencés par l’écriture vocale du compositeur d’opéra. Le violon n’était donc pas le compagnon de tous les jours, mais plutôt le confident occasionnel que Mozart prenait à témoin dans ses tendres sentiments.

Dans les sonates pour violon et pianoforte, la contribution mozartienne résida avant tout dans la définition formelle des mouvements et dans un rééquilibrage des rapports entre les deux instruments. Certaines sonates furent publiées sous l’appellation de « sonates pour pianoforte avec accompagnement de violon », ce qui renvoie clairement aux Sonates pour clavecin et violon (notons l’inversion) de Johann Sébastian Bach, que Mozart vénérait et dont il ne faut pas sous-estimer l’influence qu’il eut sur Amadeus. Mozart testa nombre de possibilités jusqu’à ce que, dans l’ultime Sonate K 526, la fusion du violon et du pianoforte atteigne une perfection exceptionnelle, comme si Mozart avait enfin trouvé la solution à des rapports sonores qui défièrent les capacités de tous les compositeurs.

Giuliano Carmignola , immense violoniste, que le grand public connaît pour ses réalisations vivaldiennes, possède cependant son Mozart jusqu’au bout de son archet incomparable, jouant régulièrement les concertos avec des chefs illustres tels que Claudio Abbado. Il vient ici en compagnie du pianoforte subtil de la musicienne japonaise Yasuyo Yano, une vieille complice, pour nous faire découvrir le violon mozartien dans toute son intimité.

Avec Giuliano Carmignola violon, Yasuyo Yano, pianoforte

Informations pratiques
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Giuliano Carmignola au violon
Salle Gaveau, 21 janvier 2010 tarif préférentiel