livres

Publié le mardi, 13 mai 2025 à 09h32

Veniceland d’Olivia Dufour : dystopie vénitienne

Par Colleen Guérinet

Veniceland, d’Olivia Dufour - couverture

Vivre d’amour et d’eau fraîche : c’est un peu comme ça que l’on imagine les Vénitiens vivre. Mais entre tourisme de masse et réchauffement climatique, la réalité est bien différente – et certains s’en révoltent, en tout cas dans le roman d’Olivia Dufour.

Veniceland raconte un été caniculaire à Venise, rythmé par des événements étranges. Disparitions, faux cadavres, autorités dépassées : l’enquête piétine, menée par une police sans réelle prise, sous la pression d’un maire plus intéressé par ses propres affaires que par le sort de la ville. Dans cette ambiance oppressante, on suit aussi des histoires d’amour, des personnages cabossés, une société secrète, des traumatismes... Beaucoup d’éléments s’entremêlent, sans qu’on ait toutes les réponses à la fin.

Le roman oscille entre enquête policière, essai écologique et réflexion philosophique. Il veut beaucoup dire, peut-être trop. L’écriture, parfois alambiquée, peine à servir le propos : les phrases sont longues, les idées se diluent, on tourne un peu en rond. Même si l’on sent bien l’envie de dénoncer, de faire réfléchir ; un regard sur la beauté qui disparaît, une volonté de tirer la sonnette d’alarme sur une ville en train de se noyer. L’idée est forte, le message important.
Veniceland est une sorte de dystopie qui, au final, n’en est peut-être pas vraiment une et qui, mine de rien, nous confronte à la réalité vénitienne – et, par ricochet, à celle du monde.

Informations pratiques
  • Olivia Dufour, Veniceland, Boleine, 22€