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Publié le dimanche, 24 septembre 2017 à 08h49

Festival d'automne : Comme un nuage de vent et de pierre... Oeuvres de Kurtág et Sciarrino

Par Karima Romdane

Oeuvres de György Kurtág et Salvatore Sciarrino - couverture

Le Festival d’Automne et l’Ensemble intercontemporain réunissent jeudi 19 octobre deux personnalités parmi les singulières de ce dernier demi-siècle. L'italien Salvatore Sciarrino et l'hongrois György Kurtág mêlent tous deux élégance, finesse, rigueur et réflexion en marge des grands courants esthétiques..

György Kurtág et Salvatore Sciarrino partagent un même sens, profond, de la forme. À l’un, la concentration tenant l’existence dans un souffle ; à l’autre, la suspension et l’attente inquiète du son. Et, commune, la tension de marcher sur le fil du silence et de l’infime. Les Messages de feu Demoiselle R. V. Troussova, qui établirent sa renommée en Europe occidentale mais dont les exécutions en concert sont rares, et …quasi una fantasia… témoignent de l’art somptueux de György Kurtág. L’intensité de ces Messages et leur concision dénotent une absence, un rêve, une ombre ou un deuil, en une forme concentrée à un si haut degré qu’elle ne saurait supporter de trop longs développements. Toujours, le musicien se met à la recherche de l’essence, une essence nue, aux contours terriblement précis. Kurtág aime à citer le poète hongrois Attila József : « Les structures de branches dépouillées soutiennent l’air vide ». Alors le jeu de la soustraction reflète un monde disloqué, entre une forme et un destin.

En regard, Salvatore Sciarrino, qui voit en Kurtág un compositeur de la sincérité, rend hommage à deux de ses maîtres, l’un ancien et l’autre moderne. À Alberto Burri, né à Città di Castello, en Ombrie, où réside Sciarrino, à ses Neri (Noirs) ou à ses crevasses blanches (Cretti), dont l’enseignement tiendrait à ceci : « Quand je regarde un long moment le blanc ou le noir, je vois la même chose ». Au cruel Carlo Gesualdo, dont l’histoire retient qu’il assassina son épouse infidèle. Dans son œuvre, aux accents noueux, aux dissonances et aux rythmes inconstants, Sciarrino s’immisce à la manière de Borges et y inscrit une autre logique. Et après plusieurs sonates et de virtuoses parties dans des œuvres instrumentales et vocales, Sciarrino livre enfin une nouvelle composition pour piano et ensemble.

Durée : 1h20 plus entracte. Introduction au concert 19h45. Avec : Ensemble intercontemporain direction Matthias Pintscher. Coproduction Festival d'Automne à Paris, Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris

Autour du concert : Pour une écoute intime Avant-concert : S. Sciarrino et G. Kurtag Jeudi 19 octobre 2017 - 19h45 Amphithéâtre - Cité de la musique

Retrouvez la musique de Salvatore Sciarrino le 16 octobre au Théâtre des Bouffes du Nord et le 27 novembre au Théâtre de la Ville /Espace Cardin.

Informations pratiques
  • Cité de la musique – Philharmonie de Paris
  • Porte de Pantin, 221, Avenue Jean Jaurès, Paris (M° Porte de Pantin)
  • Jeudi 19 octobre 2017 à 20h30
  • Tarif préférentiel pour nos internautes 14,40 € au lieu de 18€ dans la limite des places disponibles en réservant au 01 53 47 17 17 et en mentionnant « Offre Italie à Paris ».