Palombella Rossa de Nanni Moretti, ressort au cinéma

Par Stefano Palombari

Palombella Rossa a une rôle particulier dans la cinématographie de Nanni Moretti. Il sort au cinéma après Bianca et La messa è finita (La messe est finie), deux long-métrages qui ont beaucoup de points en commun, tout en traitant des sujets très différents. Palombella Rossa est un film à part, très politique. Le plus politique peut-être avant Il Caimano (Le Caïman). C'est aussi un magnifique chant du cygne pour Michele Apicella. Ce décès cinématographique offre donc la possibilité au réalisateur acteur d'entrer en jeu sans alter-égo, en réalisant deux films très personnels : Caro Diario (Journal intime) et Aprile.

Synopsis : À la suite d’un accident de voiture, un jeune député communiste, Michele Apicella, est brutalement frappé d’amnésie. Des amis d’une équipe de water-polo viennent inopinément le chercher pour un match. Au cours de la rencontre, les souvenirs et réminiscences ressurgissent, notamment sur son enfance et ses débuts au PCI, faisant naître chez lui des réflexions sur la politique, les médias, le cinéma, sa vie... Mais plus le match avance, plus la tension monte : avec son entourage, dans sa tête et aussi... dans la piscine.

« Quand j’ai commencé à écrire, j’ai tout de suite su qu’il me faudrait être plus ouvert, plus libre que d’habitude. Je savais qu’il fallait des ouvertures comme les flash-backs avec le môme, les séquences de rêve, le débat télévisé, tout ça. Je savais qu’il fallait quand même sortir un peu de la piscine par moments ! Le truc avec les extraits du Docteur Jivago, c’est pour ça aussi. En ce qui concerne la forme, c’était très important d’avoir le plus de contrôle possible. On a tourné dans une piscine existante, mais vraiment, la seule chose qu’on n’a pas changée, c’est l’eau. On a tout modifié, on a construit la gargote à panini - même qu’au bout d’un moment, c’était devenu un vrai comptoir à sandwichs, les gens du bled venaient prendre le café et tout ça ! » Nanni Moretti