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Publié le lundi, 2 octobre 2017 à 16h50

Festival d'Automne : Luigi Nono, Canti di vita e d'amore

Par Karima Romdane

 Luigi Nono, Gérard Pesson, Claude Debussy au Festival d'Automne- couverture

Dans le cadre du Festival d'automne, deux soirées les 17 et 18 novembre à Radio France et à Saint-Quentin-en-Yvelines pour un voyage dirigé par le chef d'orchestre italien Tito Ceccherini à travers des œuvres qui ont compté dans l’histoire récente de la musique. À la Pastorale de Gérard Pesson proposée en création française répondront deux pages de Luigi Nono, grande figure de la musique italienne de la fin du XXe siècle, et la suite mise au point par le chef Erich Leinsdorf, à la fin des années 1930, à partir des interludes de Pelléas et Mélisande.

La musique de Nono cherche des signes de vie dans les échos de présences et vient tisser de nouvelles responsabilités là où les événements tragiques peuvent nous arracher à nos attachements. Par suite, les délicates confections de Gérard Pesson comme les arrangements pour orchestre à partir de l’opéra de Debussy sonnent comme des leçons de vie.

Quand il dédiait … sofferte onde serene… à Maurizio et Marilisa Pollini, Luigi Nono cherchait à conjurer une terrible coïncidence, leurs familles respectives faisant en même temps l’expérience de la mort. On peut alors comprendre qu’en se raccrochant aux sons de cloches captés depuis son antre vénitien, sur l’île de la Giudecca, l’œuvre de Nono redistribue les symboles de vitalité dans une circulation nouvelle, autrement apaisée. En 1962, dans Canti di vita e d’amore, Luigi Nono dépouille le texte jusqu’à offrir à la soprano un solo de légende, sidérant de suspension. Entre la soprano Anu Komsi et le ténor Peter Tantsits et un effectif instrumental spécialement coloré, Nono donne à chaque décision musicale le tremblant d’une prudence atomique : à l’heure des armes nucléaires, la responsabilité humaine n’a plus idée de son ampleur.

Dès lors, à l’écoute de Pastorale, suite pour orchestre de chambre, Gérard Pesson écrit : « Onze des quarante-deux scènes de l’opéra créé en 2006 ont été choisies, dans l’ordre chronologique original, pour restituer une narration-paysage ; ... les parties vocales ont été confiées à des instruments. Dans cette suite, l’argument et l’action ont moins d’importance que l’esprit général qui a présidé à l’écriture de l’opéra : les ressorts de la parodie et du détournement. C’est souvent l’opéra baroque français qui est convoqué ici – fanfare, ouverture – ; parfois c’est le caractère de danses anciennes détournées, se résumant à des gimmicks, à des parodies grinçantes – musette, branle du Poitou. » L’Orchestre philharmonique de Radio France interprète également un arrangement symphonique de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy.

Durée 1h40 Avec : Anu Komsi soprano, Peter Tantsits ténor, Julia Den Boer piano, Joachim Haas ingénieur du son, Experimentalstudio de la radio SWR, Orchestre philharmonique de Radio France, Tito Ceccherini direction

Informations pratiques
  • Radio France (116, avenue du Président Kennedy 75016 Paris-RERC Avenue du Président Kennedy)
  • Vendredi 17 novembre à 20h-Tarif préférentiel pour nos internautes : 36 € dans la limite des places disponibles
  • Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale ( Place Georges Pompidou 78054 Saint Quentin-en-Yvelines-RER C Saint-Quentin-en-Yvelines)
  • Samedi 18 novembre 2017 à 20h30-Tarif préférentiel pour nos internautes 22 € au lieu de 29€ dans la limite des places disponibles
  • Réservation au 01 53 47 17 17 et en mentionnant « Offre Italie à Paris ».