Publié le samedi, 5 juillet 2025 à 09h27
Marco De Franchi, La condamnation des vivants et l’épaisseur du réel
C’est un roman imposant — plus de 560 pages — mais jamais pesant. La condamnation des vivants de Marco De Franchi se lit avec une étonnante fluidité. On est happé dès les premières lignes, et l’on reste pris jusqu’au bout.
Tout est maîtrisé : le rythme, l’intrigue, les personnages. L’histoire démarre sans préambule, avec une tension sourde qui ne fait que monter. On avance dans cette enquête à la fois minutieuse et humaine, entre faits bruts et silences éloquents. Chaque détail compte, rien n’est gratuit. On sent derrière ce roman un long travail de recherche, précis, rigoureux ; mis au service de la fiction, avec un vrai sens du récit.
Les personnages, surtout, donnent sa force au livre. Complexes, crédibles, profondément incarnés. Pas de figure toute noire ou toute blanche : ici, chacun lutte avec ses contradictions et ses blessures. On croit à ce qu’ils vivent parce que tout sonne juste.
C’est une histoire policière, oui, mais bien plus que ça. Une plongée dans un système, dans une époque, dans ce que c’est qu’être un être humain confronté à l’irréparable, à l’abominable, à l’inimaginable. Le style est sobre, tendu, toujours au service du propos. Et malgré la densité, la lecture reste captivante. Un roman riche qui interroge autant qu’il captive. Et surtout, un grand livre — à la fois intelligent, documenté, sensible — qui dit beaucoup du monde tel qu’il est.
Informations pratiques
- Marco De Franchi, La condamnation des vivants, traduit de l'italien par Françoise Bouillot, Albin Michel, 22,90 €





