Archives Art Italien

Publié le mercredi, 4 avril 2018 à 22h09

Luigi Mainolfi, Exposition à la Galerie Italienne

Par Ilaria Venneri

Luigi Mainolfi

Pour Mainolfi, l’essence profonde, primale, animiste de la Nature, dans la perspective de l’expérience humaine, est encore liée aux territoires qui sont enracinés dans une dimension spatio-temporelle de l’enchantement fantasmatique aliénant : une dimension développée par l’homme pour exorciser ses peurs de l’inexplicable et donner un visage et des significations aux merveilles troublantes du monde, dans lequel il est inexorablement immergé.

C’est précisément en puisant dans cet extraordinaire vivier de suggestions que Mainolfi, depuis la fin des années 70, a fondé les hypothèses fondamentales de son langage en le chargeant de nouvelles énergies et tensions plastiques. Redécouvrant une attitude figurative qui semblait désormais sans lendemain, il a su mettre en jeu, avec une incroyable fraîcheur formelle, des matériaux classiques tels que la terre cuite, la pierre et le bronze considérés pourtant comme épuisés du point de vue du potentiel expressif.

Il a ainsi réussi à organiser un court-circuit esthétique et culturel original — postmoderne mais sans rien d’appropriationniste — entre les échos mythiques, ancestraux et l’expérimentation, toujours recommencée, de la sensibilité contemporaine.

Dès le début, ses œuvres ont quitté leurs socles pour vivre librement dans l’environnement : elles s’installent et prolifèrent sur les sols et les murs, se développant comme des organismes biomorphiques fantastiques et poussent à la manière des stalagmites, des colonnes ou des piliers, même jusqu’au plafond ; elles se concrétionnent sur des tables ; se dilatent comme des sphères et s’étendent comme des paysages sur les cimaises.

Sa sculpture apparaît comme la narration d’un monde fabuleux animé par des créatures et des personnages joyeusement monstrueux (orques, orchidées, éléphants, faunes, pseudo-gazelles etc.) ; des paysages oniriques, des arbres, des volcans et des montagnes ; des planètes, des villes en prolifération, d’étranges objets, de cloches, clochettes ou coquillages.

Informations pratiques
  • Galerie Italienne
  • 15 rue du Louvre 75001 Paris
  • Jusqu'au 7 mai 2018
  • Téléphone : 09 84 43 87 34
  • www.galerieitalienne.com