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Publié le mardi, 23 octobre 2018 à 09h27

L’Italie vers 1900, magnifique ouvrage aux éditions Taschen

Par Stefano Palombari

L’Italie vers 1900 - couverture

Les éditions Taschen nous ont habitué à des très beaux volumes richement illustrés. De véritables petites œuvres d’arts de papier, rigoureuses dans le texte et magnifiques dans la forme. Il y a quelques temps j’avais chroniqué sur ces pages : Rome, portrait d'une ville. Une petite perle éditoriale.

Avec L’Italie vers 1900 on franchit un pas supplémentaire. Il s’agit là d’une œuvre monumentale. Déjà par la forme. Le livre est tellement grand et lourd que la boite en carton qui le contient est muni d’une poignée. Pour le lire… ou plutôt pour l’admirer, il faut être bien installé et avoir de la place pour tourner les grandes pages format A3.

La qualité de l’impression, les illustrations, qui prennent souvent toute la page, la police du texte, la qualité du papier… tout est soigné dans le moindre détail. Les photos sont absolument époustouflantes. On dirait des tableaux… Enfin souvent elles le sont. Car tout en datant du début du siècle dernier, voire de la fin du précédent, pratiquement la totalité des photos sont en couleurs. Des photochromes et des tirages anciens colorisés.

Ouvrir ce livre équivaut à plonger dans l’Italie du début du XXe siècle. C’était un pays tout neuf. En 1900 l’unité de l’Italie datait d’à peine quarte ans. D’une côte à l’autre, de site antique en joyau de la Renaissance, le long des gracieux canaux vénitiens et de l’iridescente côte amalfitaine, chaque image impressionne autant par la clarté de ses couleurs que par sa capacité à évoquer un temps révolu. Comme en rêve, on traverse une place Saint-Marc déserte au crépuscule, on parcourt, toujours seuls, la cour ombrageuse des Offices, et on ne trouve que des chariots vides devant le Panthéon de Rome. Pas un appareil photo, aucun guide, ni groupe de touristes, on ne rencontre que des gens ordinaires, marchands et paysans, dans des rues paisibles et des villages modestes. L’enchantement gorgé de soleil se mêle à la réalité historique pour former un document sans égal: le portrait d’une jeune nation qui s’est battue pour exister et fait aujourd’hui battre bien des cœurs dans le monde.

Comme pour toutes les publications de la maison d’édition Taschen, les textes sont en trois langues : Français, allemand et anglais. Le livre est disponible également dans une version anglaise, espagnole et italienne.

La parution du livre a été malheureusement endeuillé par le décès de l’une des personnes qui sont à l’origine de cet ouvrage : Marc Walter, graphiste, photographe et collectionneur, spécialisé dans les photographies anciennes, en particulier les photochromes, dont il possédait l’une des plus importantes collections au monde. A cet ouvrage a collaboré également Sabine Arqué, documentaliste, iconographe et auteur.

Quant à l’auteur, Giovanni Fanelli, il est professeur d’histoire de l’architecture à l’université de Florence. Il a publié de nombreux livres consacrés à l’histoire de l’architecture et de la ville, aux arts graphiques et à la photographie traduits en différentes langues. Il a exercé les fonctions de directeur scientifique de la Fondazione Ragghianti, à Lucques, et dirige actuellement plusieurs séries d’ouvrages publiés par les éditions Laterza, à Rome.

Informations pratiques

L’Italie vers 1900, Marc Walter, Sabine Arqué, Giovanni Fanelli, Taschen 150 €
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