La note secrète, roman de Marta Morazzoni

Par Stefano Palombari

Marta Morazzoni peut se vanter désormais d’avoir un public fidèle en France. Et pour cause. Ses tournures élégantes, son rythme posé, calme, jamais ennuyeux, ses formules étonnamment originales… sont autant de qualités, dont le lecteur se délecte et ne se lasse pas.

On perçoit, derrière chaque phrase, un travail « certosino », de bénédictin, ce qui colle, soit dit en passant, très bien au sujet de La note secrète. On le perçoit sans le voir. Sa prose d’une rare grâce, s’écoule en effet de façon naturelle, comme un petit ruisseau de montagne.

Si la forme frôle la perfection, le contenu n’est pas en reste. On est au XVIII siècle, Paola Pietra, une adolescente de l’aristocratie milanaise est contrainte par sa famille à s’enfermer dans un couvent près de Milan. La musique, le chant et l’amour « profane » pour un inconnu, la poussent, avec l’aide d’une consœur plus âgée, Rosalba, à s’enfuir du couvent et à commencer une nouvelle vie avec un noble anglais, l’inconnu en question, qui avait femme et enfants qui l’attendaient dans sa patrie.

Tirée d’une histoire vraie, l’intrigue est captivante. Au bout d’un périple rocambolesque, perturbé par milles péripéties, Paola Pietra arrive enfin en Angleterre. Mais les épreuves ne sont pas terminées. Quelques mois plus tard, elle décidera de faire le parcours inverse pour pouvoir assumer jusqu’au bout son choix de quitter les ordres.