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Publié le dimanche, 30 mai 2010 à 10h51

Giusto la fine del mondo, pièce de Jean- Luc Lagarce par le Piccolo teatro de Milan

Par Rédaction

Dans la cadre du festival Chantiers d'Europe-Italie, le Théâtre de la ville vous convie à cette événement extraordinaire. Le Piccolo teatro de Milan à Paris avec une pièce de Jean-Luc Lagarce, chez qui Luca Ronconi a rencontré les mondes cachés à faire entendre.

Après des années d’absence, Louis retourne dans sa province natale, retrouve la maison familiale. Le retour : un thème qui traverse pratiquement toute l’œuvre théâtrale de Jean-Luc Lagarce. Pour ce qui est de Juste la fin du monde, le garçon a quelque chose à annoncer : sa mort prochaine. En définitive, face à sa mère, à ce noyau humain soudé par les malentendus, il repart sans rien dire. Les raisons réelles de ce silence sont multiples, jamais énoncées, jamais élucidées, et c’est sans nul doute ce qui a retenu Luca Ronconi.

La légende théâtrale le fixe comme le magicien de cet Orlando Furioso qui, dans le dernier pavillon Baltard encore debout aux Halles, entraînait les spectateurs au long d’un fabuleux jeu de cache-cache entre des chevaux de bois géants montés sur roulettes et des marionnettes humaines dispersées sur des tréteaux, clamant par fragments le poème de l’Arioste. C’était en 1970 !

Et puis il y avait ce labyrinthe aux multiples fausses entrées et sorties, par lequel le public retrouvait le dehors.
Même si, depuis, Luca Ronconi n’a plus besoin de désarticuler l’espace, son théâtre continue d’explorer les labyrinthes des doutes, des souffrances, des désirs inexprimables. Dans un espace presque aride, avec juste trois fauteuils, une chaise, des fleurs, une sorte de passerelle, c’est ce que lui offre l’écriture de Jean- Luc Lagarce : la sinuosité de phrases la plupart du temps sans conclusion, la manière d’accoler les mots, de les faire glisser d’une suite possible à une autre...

Dans ce jeu de déconstruction, Luca Ronconi retrouve quelque chose de la langue italienne, en particulier celle de Pirandello. Un rapport qu’il ne veut surtout pas développer. Pendant les répétitions, il recommandait aux comédiens de ne pas confondre les auteurs... Ce qu’il a voulu, et réussi, c’est donner vie à cet univers singulier, cette « prison familiale » qu’il dit n’avoir jamais connue, mais qui, ici, corps et âmes, enferme les personnages, les rapproche les uns des autres au point qu’ils ne peuvent plus rien se confier de sincère, tant ils connaissent leurs façons d’être et de dire. Il n’y a pas de crime caché, de secret abominable.

Rien que des vies d’une banalité explosive. Des sentiments, des peurs, des refus, des élans, des ran cœurs, des envies d’aimer, des reproches mutuels, des retours au passé parfois amers, parfois joyeux parce que c’était la jeunesse... Rien que le quotidien de tout un chacun, creusé jusqu’à la brûlure. Et ces blessures, à peine des égratignures, sont si douloureuses que leur simple vérité en devient inexprimable.

Les mots pour les dire ne font que mentir. Tout se cache derrière la tendre détresse du sourire de Jean-Luc Lagarce, tout se traduit dans la cruelle mélancolie de Luca Ronconi, sa façon de faire entendre les messages les plus secrets.

Au théâtre de la ville grande salle mercredi 23 et jeudi 24 juin 2010 à 20h30 en italien sous-titré en français.
Texte de Jean-Luc Lagarce, version italienne Franco Quadri, mise en scène Luca Ronconi scénographie Marco Rossi, costumes Margherita Baldoni lumières Claudio De Pace, avec Riccardo Bini, Francesca Ciocchetti, Pierluigi Corallo, Melania Giglio, Bruna Rossi

Informations pratiques
Théâtre de le Ville
Théâtre de la Ville : 2 place du Châtelet - 75004 Paris 4 (M° Châtelet)
Réservation : 01 42 74 22 77
Dates : mercredi 23 et jeudi 24 juin 2010 à 20h30

tarif préférentiel pour nos internautes 15 € au lieu de 26 € / 18€
pour obtenir la réduction, réservez par téléphone (01 42 74 22 77) ou présentez-vous directement à la caisse mot de passe mot de passe : CHANTIER