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Publié le mardi, 5 septembre 2017 à 19h21

Giorgio Morandi, Exposition à la Galerie Karsten Greve

Par Ilaria Venneri

Giorgio Morandi

A partir du 9 septembre 2017 la Galerie Karsten Greve présente l'exposition "Giorgio Morandi", vingt ans après sa première exposition à Cologne (1996), dont le rayonnement a contribué à la création de collections majeures internationales.

Du fait de la rareté de sa production, le rassemblement d’une cinquantaine d’œuvres (38 natures mortes et 15 paysages) fait de cette exposition un événement inédit. Issues de prêts d’importantes collections privées, ces peintures, dessins, aquarelles et gravures, datés de 1927 à 1963, exposent toute la complexité de l’œuvre de Morandi en mettant en valeur l’évolution de ses recherches plastiques. Cette exposition muséale, de par le nombre des œuvres présentées et de par leur qualité, s’inscrit à la suite des plus prestigieuses rétrospectives dédiées à l’artiste, à travers le monde.

Profondément ancrée dans la quotidienneté, l’œuvre de Giorgio Morandi repose sur le lien qui unit l’objet représenté à l’esprit créateur. Artiste solitaire, isolé dans son atelier bolonais pendant la quasi-totalité de sa vie, son art s’est tout entier tourné vers la représentation de son environnement immédiat. Bouteilles d’huile, vases, boites, mais également paysages contemplés depuis sa fenêtre, furent ses principales sources d’inspirations.

Dans l’atelier du peintre et recouverts d’une couche de peinture mate, ces objets subissent une véritable désincarnation. Ils sont moins des objets que des « choses » et moins des modèles que des prétextes pour peindre. Ainsi, loin de s’adonner à un pur exercice de représentation de la réalité, Morandi est surtout intéressé par les questions ontologiques de la peinture : forme, couleur, espace. La recherche d’une peinture uniquement structurée par ces éléments amène Morandi à regarder vers les expérimentations esthétiques des Avant-Gardes.

Après avoir brièvement suivi les futuristes, c’est vers la peinture métaphysique qu’il se tourne à la fin des années 1910, attiré par leur tentative de concrétisation de l’espace à travers la géométrisation de formes nettes. Schématisée, la nature morte devient le terrain d’expériences esthétiques qui mettent en avant la conceptualisation de l’objet plutôt que sa reproduction.

L’œuvre de Giorgio Morandi offre au spectateur un ensemble aux variations subtiles et multidirectionnelles d’un motif quasi immuable mais pourtant fortement chargé d’une réflexion sur l’essence de la peinture.

Informations pratiques
  • Galerie Karsten Greve
  • 5 rue Debelleyme 75003 Paris
  • Du 9 septembre 2017 au 8 octobre 2017
  • Téléphone : 01 42 77 19 37
  • www.galerie-karsten-greve.com