Follemente, nouveau film de Paolo Genovese. La chair de l’esprit

Par Stefano Palombari

Ceux qui connaissent déjà Paolo Genovese ne seront pas surpris par le fond et la forme de Follemente, son dernier film qui sortira en salle le 26 novembre. Le réalisateur romain s’est fait un nom grâce surtout au côté original, voire très surprenant, de ses long-métrages. Son plus grand succès, Perfetti sconosciuti (2016), n’est pas arrivé en France mais il a fait l’objet de plusieurs remakes, dont le film français Le Jeu et le film sud-coréen Intimate Strangers. Ses deux derniers films, Les amants super-héroïques ainsi que l’excellent The Place ont été distribués en France.

Follemente est une histoire somme toute banale, celle d’un premier rencart. Mais au lieu de suivre de façon linéaire ce premier rendez-vous entre Lara et Piero, le spectateur a accès à leur esprit où leurs espoirs, leurs désirs et leurs émotions s’affrontent. Ils abordent cette rencontre avec un mélange d’espoir mais surtout de crainte due aux précédentes expériences désastreuses. Si la jeune femme vient de rompre avec un compagnon qui a soudainement disparu, Piero est fraîchement divorcé et père d’une petite fille.

Dès les premières minutes, on ne peut pas s’empêcher de penser à Vice-versa, le film d’animation de Pixar. Le point de départ est le même, la personnification des émotions et des envies, bref de tout ce qui nous passe par la tête. Dans le cas de Follemente ce sont des personnes dont le genre est le même que celui du personnage. Nous avons donc quatre garçons d’un côté et quatre filles de l’autre. Les esprits ont un caractère bien défini mais pas d’âge.

Si on ne va pas spoiler le film en vous anticipant la fin et donc l’issue du rencart, on peut en revanche vous révéler que dans la tête du spectateur, les émotions n’ont pas été toutes au beau fixe. Si l’idée de base est bonne, ce qui se passe dans l’esprit des protagonistes devient à la longue fatigant. La réification des états de conscience mène souvent à une faconde intarissable… et finalement la mayonnaise ne monte pas.