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Publié le mercredi, 9 juillet 2014 à 09h05

Federico selon Ettore

Par Emilie Voisin

photo du film qu'il est étrange de s'appeler federico de ettore scola

Lorsqu’un grand réalisateur italien décide de rendre hommage à l’un des cinéastes les plus mythiques, cela donne un film empli de nostalgie, de tendresse, de clins d’œil, d’anecdotes et de scènes mémorables.

Ettore Scola raconte sa rencontre avec Federico Fellini, son mentor, son ami, son aîné de onze ans, à travers leurs débuts : une simple poignée de main devant la rédaction du Marc’Aurelio, journal satirique très en vogue dans les années 1950, sans savoir encore qu’ils deviendraient tous deux des cinéastes mondialement reconnus.

Ces années folles pendant lesquelles les jeunes Federico et Ettore font leurs armes : longues réunions de rédaction où chacun parle de sa dernière trouvaille humoristique, les longues discussions nocturnes dans les bars romains, les rencontres avec ceux qui deviendront de grands scénaristes, comme Age et Scarpelli ou Metz et Marchesi…

On découvre leur passion commune pour le dessin qui accompagnera leurs créations cinématographiques toute leur vie, les fameux décors du Teatro 5 de Cinecittà où Fellini inventa même une « fausse » mer avec du plastique (!), leurs longues virées nocturnes en voiture (Fellini était insomniaque) et leurs rencontres atypiques qui nourrissaient leur imaginaire… sans oublier leurs acteurs fétiches : Mastroianni, Sordi, Tognazzi, Gassman.

Ce film atypique navigue entre la fiction (Fellini et Scola sont interprétés par les petits-fils de Scola) et le documentaire avec des images d’archives et des scènes des films de Fellini et de Scola. La musique d’Andrea Guerra rappelle d’ailleurs celle de Nino Rota.

1h30 de (re)découverte de ce que voulait dire « faire du cinéma » dans les années 1950-60 : mélange de genres, de styles, innovations, synergies d’esprits libres qui se rencontrent, collaborent, s’inspirent les uns des autres… Une sorte de dolce vita bien éloignée du cinéma d’aujourd’hui…
La nostalgie qui semble avoir gagné Scola, déteint aussi sur le spectateur. D’ailleurs à la fin du film, le réalisateur réinvente l’histoire : Fellini, le cinéaste du rêve, aux mille et une facéties, n’aurait-il pas réussi à échapper à la mort ?

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Critique du film Qu'il est étrange de s'appeler Federico