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Publié le vendredi, 10 décembre 2010 à 20h42

Bulgari, magnificence italienne au Grand Palais

Par Denitza Bantcheva

L’exposition qui vient d’ouvrir ses portes à Paris est une nouvelle version, enrichie, de celle qui avait remporté un grand succès à Rome l’année dernière. Elle réunit environ six cents pièces de joaillerie provenant du fonds de Bulgari ou de collections privées, pièces « historiques » non seulement parce qu’elles permettent de voir l’évolution du style créatif de la maison, mais aussi parce que nombre d’entre elles sont associables à la période de la dolce vita romaine et à de grandes figures du cinéma.

La scénographie de l’exposition met bien en valeur ce fait, à travers des panneaux de photographies et des écrans vidéo où défilent des extraits de films. L’on y redécouvre des images splendides de l’époque où Cinecittà attirait toutes les stars du monde, les européennes – Alain Delon et Romy Schneider – comme les américaines - Richard Burton et Elizabeth Taylor.

Une salle entière est consacrée à la collection de Taylor qui réapparaît au sommet de sa beauté, notamment dans un extrait de Boom de Joseph Losey (film tourné en Italie), où elle arbore des bijoux d’une extravagance superbe, appropriés à son rôle. Les cinéphiles apprécieront aussi la musique d’ambiance, fellinienne, bien assortie au style exubérant des joyaux de certaines salles.

Visconti, qui avait l’habitude princière d’offrir des objets précieux à la fin de ses tournages, est lui aussi présent à l’exposition, en photo et à travers l’étui à cigarettes en or, où son écriture est reproduite en gravure pour la dédicace : « A Rocco, Luca ». Le public du vernissage a regretté l’absence d’Alain Delon (retenu en Russie pour une soirée caritative), et s’est pressé autour de Claudia Cardinale, toujours magnifique, très souriante malgré toutes les sollicitations auxquelles elle devait faire face. Une autre actrice indissociable de Visconti et de Fellini a traversé les salles de l’exposition : Anouk Aimée. Plus surprenante, l’arrivée de Lenny Kravitz et Johnny Hallyday a aussi réjoui les paparazzi, nombreux comme il se devait pour un tel vernissage.

Les lecteurs qui n’y ont pas assisté pourront s’en consoler en visitant cette exposition à un moment où les flashes des photographes ne risqueront pas de nuire au plaisir qu’on éprouve à regarder en détail les joyaux et la remarquable scénographie.

Mamie Van Doren, Anna Magnani et Gina Lollobrigida avec leurs bijoux Bulgari