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Publié le jeudi, 18 août 2011 à 19h08

Accabadora, roman de Michela Murgia

Par Stefano Palombari

La littérature sarde jouit d’une vivacité hors pair ces derniers temps. Milena Agus, bien évidemment, dont chaque roman est un événement, mais aussi Marcello Fois, Giovanni Maria Bellu, Giorgio Todde… Accabadora, le dernier roman de Michela Murgia ne fait pas exception.

Maria est une fill'e anima, un enfant de l’âme. Elle est née d’Anna Teresa Listru mais vit depuis ses 6 ans avec Tzia Bonaria Urrai, une femme dont le désir d’enfants n’a pas pu être comblé. Maria n’est pas du tout affectée par ce « déménagement ». Elle se lie vite de profonde affection à Tzia Bonaria.

Mais quelle est l’activité de cette dame ? Pendant longtemps Maria a cru qu’elle était couturière. En effet, elle exerce aussi ce travail. Au village, en revanche, elle est connue surtout pour son habilité en tant qu’accabadora, celle qui soulage dans les moments ultimes de la vie, en forçant à peine la main de mère nature.

Tout en finesse et légèreté, ce petit bijou littéraire aborde des thèmes lourds comme la maternité et l’euthanasie. Une histoire simple, racontée en pointe de stylo, qui dévoile l’existence de pratiques ancestrales, basées sur le bon sens, dans des petits villages isolés (dans une terre elle aussi isolée par définition). Cela soulage, aide… donc pourquoi s’en priver. On est à des milliers de lieux des discussions qui s’enlisent dans les sables mouvants du débat idéologique de l’état de droit, pour lui donner une légitimité. Des « actions » acceptées mais jamais admises à voix haute. Qu’elles soient pratiquées par certaines « tzia » des petits villages ou par des accabadora en blouse blanche.

Informations pratiques
Accabadora
Auteur : Michela Murgia
Traducteur : Nathalie Bauer
Éditeur : Seuil
Prix : 17 €
Parution : 18 août 2011

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Accabadora - Couverture
Seuil, août 2011, 17 €