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Publié le mardi, 12 octobre 2010 à 10h38

L’Italie à l’honneur au Festival Lumière de Lyon

Par Denitza Bantcheva

La deuxième édition du festival Lumière de Lyon (4-10 octobre 2010), consacré au patrimoine du cinéma, a réservé une large place à la cinématographie italienne, à travers les rétrospectives de Luchino Visconti et Dario Argento, et des projections de films restaurés de Fellini et Monicelli. Visconti fait aussi l’objet d’une superbe exposition de photos en plein air, qu’on peut voir jusqu’au 14 novembre sur les grilles de l’Hôtel du Département : si vous passez par Lyon d’ici-là, ne la manquez pas.

La grande époque de Cinecittà émerveille toujours

Ce festival nous a donné l’occasion de constater que le cinéma italien de la grande époque garde, une quarantaine d’années plus tard, tout son pouvoir d’attraction. Un public nombreux, et de tous les âges, était venu (re)découvrir les chefs-d’œuvre de Visconti et la copie restaurée de Fellini Roma projeté avec un supplément de luxe : des séquences inédites que son réalisateur avait supprimées au montage.

La présence de Claudia Cardinale à Lyon a provoqué l’émeute le jour de sa séance de signature au Village du Festival, mais même en l’absence de la star, la projection de Rocco et ses frères au Comoedia a fait salle comble, au point que les derniers arrivés devaient s’asseoir sur le sol. Contrairement à ce qu’on aurait pu prévoir, le jeune public semblait bien plus intéressé par Visconti que par Dario Argento, et les conversations à la sortie des séances permettaient de mesurer l’impact vraiment intemporel de son œuvre. Mes chers amis de Mario Monicelli, en version intégrale et restaurée, a fait rire aux larmes toute une grande salle ; l’enthousiasme qu’il a suscité laisse penser qu’une rétrospective de la comédie à l’italienne serait la bienvenue pour une prochaine édition du festival.

Une clôture mémorable

Même si la remise du Prix Lumière, attribué à Milos Forman, devait être a priori le grand événement du festival, la séance de clôture au cours de laquelle Claudia Cardinale a présenté Le Guépard a attiré bien plus de spectateurs (dans une salle de 5000 places dont seules les pires restaient inoccupées), et s’est déroulée dans une ambiance particulièrement émouvante. L’actrice a évoqué son travail avec Visconti qui faisait répéter ses acteurs « comme au théâtre, autour d’une table », avant de mettre en scène chaque séquence en leur faisant préparer « le moindre geste ».

Elle a exprimé son plaisir de revoir le film en copie restaurée – qui produisait, sur l’écran géant de la halle Tony Garnier, un effet vraiment superbe. (A ce propos, signalons au lecteurs la sortie en DVD de cette version du Guépard, dont la qualité visuelle et sonore dépasse de loin celles des éditions précédentes.) A la sortie de la projection, les spectateurs s’arrachaient aux stands de vente les derniers exemplaires de l’affiche du festival représentant les fiancés du Guépard, Claudia Cardinale et Alain Delon.

On espère que le succès du festival Lumière 2010, fréquenté par un public de trente pour cent plus nombreux que celui de 2009, incitera ses organisateurs à inclure dans son prochain programme d’autres hommages au cinéma italien.

Festival Lumière de Lyon