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Publié le dimanche, 13 décembre 2015 à 19h45

Critique de Suburra, film de Stefano Sollima

Par Valentina Pasquali

favino in una scena del film

Rome 2011, il pleut et il manque une semaine à l’Apocalypse. Le gouvernement s’apprête à voter une loi qui transformera Ostia, le littoral de Rome en une sorte de Las Vegas. Le milieu est intéressé, les parlementaires sont intéressés, et le Vatican aussi est intéressé. Et tous travaillent ensemble pour que la chose se réalise. Et il pleut. À Suburra on ne fait pas de distinctions, il n’y a pas de police, à Suburra la seule loi est la loi de l’intérêt.

Les générations des délinquants se suivent, et des modalités nouvelles, en la personne de « Numero 8 » tentent de se substituer à celles du Samouraï, en perpétrant un mécanisme immuable. Comme immuables sont les liens entre mafia et politique, quelle que soit l’administration ; au contraire, ce sont les hommes qui changent sous les symboles des partis politiques, se déplaçant de l’un à l’autre selon le courant le plus favorable à leur business.

L’Apocalypse arrivera : le Pape démissionne, le gouvernement tombe et avec lui, tombent les projets qui ont coûté de dizaines de morts. Au moins, jusqu’à la prochaine administration …

Inspiré de faits réels – comme le roman éponyme de Giancarlo de Cataldo – plus qu’un film de dénonciation c’est un film de genre : un très bon policier où il n’y a pas un seul personnage positif. Il n’y a que de méchants, et méchant devient aussi ce qui s’approche au milieu.

À Rome, la Suburra (nom d’un quartier malfamé depuis l’antiquité – sub urbs, la ville du dessous) est le théâtre et la métaphore d’un monde dégradé et invisible, qui parfois rappelle un peu la Rome qu’on a vue dans « La grande bellezza » – avec ses fêtes « cafonal », son kitsch et son baroque. Sous une pluie incessante…

Informations pratiques

Critique du film suburra. Sortie nationale le 9 decembre 2015