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Publié le lundi, 12 mars 2012 à 09h00

I cantori di Bagheria, le chant sicilien de la fierté au Festival de l'imaginaire

Par Karima Romdane

Chaque printemps depuis 1997 à l’initiative de la Maison des Cultures du Monde, le Festival de l'imaginaire est une scène ouverte aux peuples et civilisations du monde contemporain qui fédère plusieurs institutions parisiennes, régionales et européennes autour de l’envie de partager avec le public l’étonnante richesse des fêtes, jeux, rituels et spectacles dans lesquels l’homme se met en représentation.

De nombreux lieux, à Paris et en régions, accueillent les spectacles, concerts, performances et rituels du festival : Musée du Louvre, musée du quai Branly, Institut du Monde Arabe...Cette année la 16ème édition se déroule du 9 mars au 17 juin 2012 et nous propose de découvrir les traditions de la Sicile avec I cantori di Bagheria.

Chaque Sicilien a chez lui une petite charrette en miniature. Pour l’émigré, elle symbolise son voyage ou celui de ses parents et il n’oserait jamais s’en séparer. Pourtant, derrière cette anachronique petite charrette multicolore se cachent des traditions décoratives, poétiques et vocales qui ont survécu au métier de charretier, depuis longtemps disparu.

Ainsi, dans le petit ville de Bagheria, près de Palerme, on peut aujourd’hui encore croiser une sfilata, ce défilé de charrettes entièrement ornées de peintures naïves et tirées par des chevaux empanachés de plumes. Et entendre les hommes chanter a la carrittera des textes d’une rare poésie, qui reflètent l’héritage original des cantori di Nagheria, à l’image de ce pays dont la culture est à la croisée des chemins.

De leurs voix profonde, ils content la fierté d’être charretier, la beauté du cheval, la vie quotidienne ou, tout simplement, l’amour d’une femme ; l’ornementation mélismatique du chant évoque le Maghreb, tout proche.... mais les héritiers de cette tradition revendiquent leur culture, avec obstination, et savent que leur patrimoine est noble et irremplaçable.

Autrefois, le chant des charretiers retentissait dans les foires aux bestiaux, les fêtes de village ou à l’occasion de tout moment de convivialité. Il résonne encore dans les funnaci (les funduk en arabe), ces auberges des marchands qui, au Moyen Âge, étaient si importantes dans les échanges entre monde musulman et monde chrétien. Les héritiers des charretiers siciliens s’y restaurent toujours. Ils boivent un verre de vin et, bien-sûr, ils chantent.

Giuseppe Testa, Giovanni di Savo, Eugenio Donato, Melchiorre di Salvo, Gino Provenzano sont cinq excellents chanteurs âgés de vingt-et-un à soixante-douze ans, tous issus de familles de charretiers. Ils partageront avec le public du Festival de l’Imaginaire leur passion pour les mélodies sinueuses de la canzuna a la carriterra.

Concert en sicilien surtitré en français. Avec : les chanteurs Giuseppe Testa, Giovanni di Savo, Eugenio Donato, Melchiorre di Salvo, Gino Provenzano

Ce concert organisé en partenariat avec le Théâtre de la Ville fait suite à celui donné au Théâtre des Abbesses le samedi le 31 mars à 17h

Informations pratiques
Maison des Cultures du Monde plan d'accès
101 boulevard Raspail - 75006 Paris (M° Saint-Placide / Notre-Dame-des-Champs). Tél.01 45 44 72 30 . Plein tarif : 21€, Tarif abonnés Festival :15€, Tarif réduit (jeunes de - 26 ans, sans emploi) : 11€
Programme Intégral du Festival et réservations
Dates : Dimanche 1er avril 2012 à 17h jeu-concours des places à gagner (terminé) réservé aux abonnés à notre lettre

affiche Festival de l'imaginaire
Maison des Cultures du Monde, 1er avril 2012 jeu-concours (terminé)