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L'Enoteca, Paris 4

Par Stefano Palombari

L'Enoteca intérieur

L’Enoteca est une vieille adresse parisienne, née, comme son nom l’indique, pour promouvoir le bon vin italien à Paris à une époque où il n’avait pas vraiment la côte. Le pinard transalpin était automatiquement relégué au rang de piquette. Depuis, pas mal de choses ont changé. Le vin italien est de plus en plus apprécié par les Parisiens et plusieurs boutiques lui sont désormais consacrées. Pendant ce temps, cette adresse, qui, soit dit en passant, ne m’avait jamais vraiment convaincu pour la qualité de sa cuisine, était tombé aux oubliettes.

Il y a quelques jours, une connaissance m’a dit avoir mangé, et bien mangé, dans cet endroit qui avait changé de gestion. Nous voilà donc à déjeuner dans une salle au décor absolument magnifique : poutres apparentes, pierres, boiseries… Mais le lieu, autant chaleureux soit-il, n’arrive pas à nous réchauffer de l’accueil qui, lui, ne s’apparente pas vraiment à l’été sicilien.

Un coup d’œil à la carte, nous voilà requinqués. Les propositions trahissent la volonté claire et assumée de titiller la curiosité des clients les plus exigeants. Les propositions sont plus alléchantes les unes que les autres.

En entrée nous optons pour la zuppa di calamaretti, aglio e zenzero, crostoni al nero di seppia, soupe de soupions, ail et gingembre, croûtons à l’encre de seiche (14 €) ce qui se révèle un très bon choix tant pour la qualité que pour la quantité. Les soupions sont tendres et goûteux, la sauce abondante invite à « la scarpetta » (saucer).

Venons-en au chapitre pâtes. Maltagliati al ragù d’anatra profumati alla cannella et al caffè, maltagliati au ragoût de canard, parfumés à la cannelle et au café (20 €). Les maltagliati, littéralement « mal-coupés », n’étaient à l’origine que les bribes de pâte qui restaient de la réalisation de pâtes fraîches maison (tagliatelle, agnolotti, ravioli, tortellini…). Le plat de L’Enoteca, bien que copieux, donnait l’impression de... réchauffé. L’aspect des pâtes et de la sauce, la texture, la température... tout laissait penser que le plat servi ne venait pas tout juste d’être préparé. Grosse déception.
En revanche, le merluzzo al vapore, pomodorini canditi, salsa al nero di seppia profumata al limone (25 €) est une vraie réussite. Le cabillaud est tendre, la sauce, très délicate sans pour autant être fade, entre en parfaite symbiose avec le poisson à la cuisson millimétré.

Grand final avec le semifreddo, à la camomille, parfumé à la grappa sauce au café (10€) également très réussi. Un verre de bon isola dei nuraghi rouge, IGT de Sardaigne est proposé à 5,50 €. Café à 3 €. Formule midi en semaine à 16 €.

Dommage pour l’accueil et pour les pâtes, car le restaurant vaut le détour même si les prix sont un peu élevés.

Publié le mardi, 11 avril 2017 à 09h39

Informations pratiques
  • L'Enoteca
  • 25, rue Charles V - 75004 Paris. Tél. 01 42 78 91 44
  • Ouvert tous les jours midi et soir

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