Une histoire italienne film de Marco Tullio Giordana

Par Stefano Palombari

A l'aube du 30 Avril 1945, cinq jours après la libération, on retrouve à la périphérie de Milan deux cadavres ensanglantés. Une pancarte fraîchement peinte les identifie : Osvaldo Valenti et Luisa Ferida. Une exécution imputée aux partisans. Tout le scénario décortique la personnalité des défunts, un couple de comédiens employés par la propagande fasciste de Mussolini. Mais qui étaient Osvaldo Valenti et Luisa Ferida ?

Adulés du grand public, Osvaldo Valenti et Luisa Ferida forment un couple aussi célèbre à la ville qu'à l'écran, et font partie des acteurs de premier plan du cinéma des 'téléphones blancs' encouragé par le régime fasciste de Mussolini.
Osvaldo et Luisa, parfaits dans les rôles du voyou séduisant et de la femme perdue et sans âme, scandalisent la petite bourgeoisie italienne en incarnant ces personnages anarchisants et dissolus. Leur vie privée aussi est dominée par le désordre : cocaïnomanes, ils se livrent à tous les excès et s'adonnent à toutes les passions.

Avec « Une histoire italienne », Sangue pazzo, sang fou, en italien, Marco Tullio Giordana, ne réussit pas à répéter la performance de 'Nos meilleures années', où tout était juste, le ton, les personnages, l’histoire... Dans ce dernier film, qui a été présenté hors concours à Cannes, les personnages manquent souvent de profondeur et Luca Zingaretti, celui qui joue le rôle du commissaire Montalbano dans la série télé, dans la peau d’Osvaldo Valenti a la tendance à surcharger son personnage en le rendant caricatural.