Speer architettura e/è potere

Par Stefano Palombari

Dans la cadre de la neuvième édition du Festival MigrActions, le collectif Gli Eredi sera à l'affiche du Théâtre de l'Opprimé, le 2 juin 2016 avec le spectacle Speer, en italien surtitré en français.

« On se débarrassera des Hitler et des Himmler, mais avec les Speer nous devrons faire les comptes encore longtemps. » Sebastian Haffner

l s'agit d'un monologue écrit par Kristian Fabbri (architecte de profession) qui a reçu le prix Autori Italiani 2015 Premio Fondazione Carlo Terron pour ce texte et interprété par Ettore Nicoletti.

"Inspiré des Carnets secrets de Spandau, écrits par Albert Speer lors de ses vingt années passées en prison, l’auteur décrit la relation entre l’architecte et ses démons au travers d’une mise-en-scène vivante d’un monologue intense et nerveux qui perce le voile de l’hypocrisie, mettant à nue la tentation, lancinante, des petits ou du grand compromis.

Le projet Speer est le résultat d’une rencontre entre des personnes de formation et de pays différents : un architecte – écrivain, un acteur italien et un metteur-en-scène français. Le spectacle ouvre un dialogue sur la période la plus sombre du XXe siècle au travers de la figure de Speer, qui nous transporte des idéologies fermées à la construction d’une Europe commune et libre, consciente de ses crises internes et ouverte sur le monde. Speer comme prétexte dramaturgique pour attirer l’attention sur le rapport entre le pouvoir et la technique – au sens Heideggerien – capable de réaliser toutes nos volontés. Le théâtre est une rencontre et grâce à sa dimension pédagogique il nous offre l’occasion de comprendre les erreurs du passé et les clés pour ne pas les répéter."

Albert Speer est l’architecte d’Hitler. L’homme qui a modelé ses ambitions architecturales monumentales et qui lui a dessiné l’image du pouvoir. Avant de désobéir.

En scène, l’architecte du pouvoir n’a qu’une heure, une heure seulement, pour confesser ses fautes et convaincre le public d’admettre la sentence. Une sentence qui touchera également le public. Car l’obsession dévorante, cette obsession envers un idéal de beauté, le désir de créer un monde nouveau et le doute – vendre son âme au diable ou lutter contre les idéologies dominantes – demeurent des interrogations posées à chacun de nous au regard des atrocités du monde.