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Publié le vendredi, 22 avril 2016 à 10h33

Sens dessus dessous de Milena Agus

Par Stefano Palombari

Sens dessus dessous - couverture

Devenir « une machine de guerre sexuelle », c'est l'ambition de « gribouille », l'étudiante un peu maladroite qui habite entre Anna, la dame de l'étage d'en dessous et Mr. Johnnson, le monsieur de l'étage d'au-dessus. Nous sommes là en plein dans l'univers de Milena Agus.

Le milieu est toujours le même, la petite-moyenne bourgeoisie de province. Celle qui vise à une existence « normale », celle qui veille à la respectabilité, prête à jeter la pierre à tous ceux qui s'en écartent. Sauf que derrière cette peinture de chasteté puritaine, en grattant un peu avec son stylo aiguisé, Milena Agus nous dévoile des mœurs pas tout à fait « convenables ». Les codes du milieu sont sciemment transgressés.

Désormais, l'écrivaine sarde a atteint une maturité narrative qui lui permet d'être reconnue dès les premières lignes. C'est l’apanage des grands manieurs de stylo que celui de créer des atmosphères uniques comme des signatures.

Dans un immeuble de Cagliari les voisins arrêtent de se croiser tout simplement dans les escaliers et commencent à se mélanger. La voisine d'en-dessous, aménage au-dessus, le voisin d'au-dessus s'installera à l'étage d'en-dessous. Témoin de tout ce remue ménage, la protagoniste, appelée affectueusement « gribouille » par le fils de l'un des voisins, est la seule qui ne bougera pas. Sidérée par la « catastrophe » survenue dans son enfance et qui a bouleversé son existence, elle passe son temps à entasser des avis sur la meilleure façon de se transformer en une « machine de guerre sexuelle ».

Délicat, plaisant, animé par des personnages touchants, attachants d'humanité, le nouveau roman de Milena Agus ravira les lecteurs les plus exigeants.

Informations pratiques
  • Sens dessus dessous de Milena Agus, Liana Levi, 15€