Archives Opéra

Publié le mercredi, 7 juin 2017 à 13h05

Rigoletto, opéra de Verdi, mise en scène Claus Guth

Par Karima Romdane

Rigoletto, opéra de Verdi - couverture

L'Opéra Bastille présente jusqu'au 27 juin, Rigoletto, opéra de Giuseppe Verdi. Placée sous la direction de Nicola Luisotti, cette production marque la première collaboration du metteur en scène Claus Guth avec l’Opéra de Paris. Rigoletto, bouffon bossu, est l’une des figures les plus complexes et tourmentées de tout le répertoire opératique : monstrueux et déchirant, grostesque sublime, père maudit qui en voulant sauver sa fille des griffes du duc, finira par la tuer.

« Seigneurs, rendez sa fille à un vieillard. Il ne vous en coûtera rien de la rendre, tout ce que j’ai au monde, c’est ma fille. Pitié, seigneurs, pitié. » Rigoletto, Acte II

« Oh ! Le Roi s’amuse est le plus grand sujet, et peut-être le plus grand drame des temps modernes. C’est une création digne de Shakespeare ! » Quelques mois avant d’adresser ces mots à Francesco Maria Piave pour le presser de « mettre Venise sens dessus dessous et faire en sorte que la Censure autorise ce sujet » – ce qui n’alla pas sans mal, la moralité ne tardant pas à s’en offusquer –, Verdi travaillait à une adaptation du Roi Lear. Et sans doute est-ce imprégné de la pièce de Shakespeare, son maître vénéré, qu’il lut le drame de Victor Hugo, sentant « comme un éclair, une inspiration » en trouvant sous la plume du Français, à laquelle il devait d’ailleurs le plus grand triomphe de ses « années de galère » avec Ernani, un équivalent au triangle formé par le Roi, sa fille et le fou.

Entre le duc, futile, licencieux, et Gilda, victime de l’ignorance dans laquelle elle est retenue prisonnière, se dresse la figure à deux visages du bouffon bossu et du père obsédé par la malédiction. Monstrueux et déchirant, grotesque et sublime, le rôle-titre atteint son apogée dans l’air « Cortigiani, vil razza dannata », dont le mouvement descendant, de l’explosion de rage à l’imploration, affirme la capacité du compositeur à plier une forme héritée du bel canto à la vérité du théâtre.

De Francesco Maria Piave, Giuseppe Verdi. En langue italienne. Surtitrage en français et en anglais. Durée : 2h35 avec 1 entracte. Mise en scène Claus Guth. Direction musicale Nicola Luisotti, Pier Giorgio Morandi. Avec : Christophe Berry, Francesco Demuro, Isabelle Druet, Michael Fabiano, Adriana Gonzalez, Vesselina Kasarova, Quinn Kelsey, Mikhail Kolelishvili, Irina Lungu, Andrea Mastroni, Tiago Matos, Florent Mbia, Michal Partyka, Olga Peretyatko, Rafal Siwek, Andreea Soare, Franco Vassallo

Informations pratiques
  • Opéra Bastille
  • Place de la Bastille, 75012 Paris (M° Bastille)
  • Pour réserver en ligne
  • Jusqu'au 27 juin 2017