Oeuvres classiques italiennes à la Saison musicale de l'Opéra Royal de Versailles

Par Karima Romdane

Le Château de Versailles continue d’être l’écrin d’une vie culturelle et événementielle très variée depuis la réouverture de cet opéra baroque en 2009. Des artistes de premier plan international font revivre ses plus beaux espaces avec des créations classiques et contemporaines. L’opéra royal du château de Versailles a été commandé par Louis XIV en 1682 et inauguré en 1770. Jacques Ange Gabriel signe les plans de ce théâtre à l’italienne aux proportions parfaites.

Le programme de cette saison vous offre plusieurs œuvres classiques mettant à l'honneur Monteverdi, Haendel, Pergolesi, Verdi et Puccini :

L'intégrale des Madrigaux / Sixième livre de Monteverdi
22 janvier 2014 à 20h
Ce programme propose l’intégralité du Sixième Livre de madrigaux de Monteverdi, publié à Venise en 1614. Ce recueil fascinant, qui se situe entre la prima et la seconda prattica, contient certaines des pièces les plus émouvantes et singulières de Monteverdi. Construit en deux grandes sections symétriques qui le divisent naturellement en deux parties, ce livre se prête admirablement au concert, d’autant qu’il enchaîne une multitude de contrastes, tant au niveau des effectifs (chant accompagné ou a cappella, chant soliste ou partie chorale), que des sentiments exprimés (lamentation, passion…).

Vêpres solennelles de la Vierge de Monteverdi
9 mars 2014 à 18h
En 1610, Monteverdi donne ses Vêpres pour la Vierge à Mantoue, avant de conquérir la Basilique Saint-Marc de Venise. C’est le premier grand chef d’œuvre sacré du baroque. C’est resté l’une des œuvres phares du patrimoine musical universel. Succédant au génial Orfeo (1607), les Vêpres lui empruntent sa fanfare d’ouverture et positionnent Monteverdi comme le principal compositeur de son temps.

La Resurrezione de Haendel
28 mars 2014 à 20h
C’est à Rome qu’il réside souvent durant ces années 1706-1710, la ville Pontificale éclatant de vitalité créatrice, et présentant des mécènes attentifs. C’est de l’un d’eux, le Prince Francesco Maria Ruspoli, qu’Haendel reçut ses plus belles commandes romaines : le Dixit Dominus, et peu après un grand oratorio en italien, La Resurrezione. A cette époque, sur décision papale, l’opéra était interdit à Rome, et Haendel trouva ainsi refuge dans l’oratorio allégorique où il put développer tout son art lyrique et son génie dramatique à l’abri de la censure (ou presque…).

Récital Joseph Calleja Œuvres de Verdi, Puccini
17 juin 2014 à 20h
Joseph Calleja est un ténor à (re)découvrir, après trois apparitions sur les scènes parisiennes depuis 2007. Désormais confirmé comme star lyrique du label DECCA, on peut l’entendre régulièrement au Met, à Munich, à Berlin et à Covent Garden. Le programme consacre intégralement sa première partie au compositeur et immense dramaturge Giuseppe Verdi, dont on fête le bicentenaire en 2013. La deuxième partie bifurque vers le vérisme de Puccini et Mascagni, après un détour par l’opéra français. Des airs captivants, du drame noir de Verdi au grand romantisme de Puccini : la perspective d’une grande soirée lyrique, intense et pimentée.

Récital Valer Sabadus
25 juin 2014 à 20h
Mêlant exploits vocaux et suavité absolue, Haendel a su composer pour les plus grands chanteurs de son temps, dont de nombreux castrats invités par lui à Londres pour interpréter ses plus célèbres opéras. L’ensemble de son écriture en est marquée, autant lors des débuts italiens de la cantate virtuose Delirio Amoroso, composée à Rome en 1707 sur un livret du Cardinal Benedetto Pamphili, que dans l’œuvre de maturité L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato, Ode Pastorale représentée à Londres en 1740, jaillissante d’inventivité et d’effusions sentimentales.

Philippe Jaroussky : Stabat Mater Œuvres de Pergolesi, Haendel et Vivaldi
8 juillet 2014 à 20h
Stabat Mater est une séquence composée au treizième siècle et attribuée au franciscain italien Jacopone da Todi. Le texte de la séquence évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de son fils Jésus-Christ. Le titre est une abréviation de Stabat mater dolorosa, son premier vers, qui peut être traduit par : «La Mère douloureuse se tenait debout...». Ce poème latin médiéval est souvent considéré comme l'expression classique d'une nouvelle forme de piété, plus empathique et émotive, caractéristique de la fin du Moyen Âge. Le thème religieux du Stabat Mater a été mis en musique par plusieurs compositeurs dont Pergolesi (œuvre composée en 1736) et Vivaldi (œuvre composée entre 1713 et 1719), et illustré par de nombreux peintres.