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Publié le mardi, 30 mars 2010 à 14h53

Moi, Caravage pièce de Cesare Capitani

Par Stefano Palombari

L'Institut culturel italien présente en avant-première la pièce de Cesare Capitani Moi, Carvage tirée du roman de Dominique Fernandez La Course à l’abîme. Création officielle au Festival d’Avignon 2010. La mise en scène est de Stanislas Grassian avec Cesare Capitani et Martine Midoux. Quatre siècles après sa mort, Michelangelo Merisi, dit Le Caravage, revient nous dévoiler son parcours singulier et trouble : la confession palpitante d’un peintre révolutionnaire, ponctuée par le chant a cappella d’une soprano.

Le Caravage (1571-1610) se confesse et revit sous les yeux du spectateur toute son existence : l’enfance dans le petit bourg lombard, l’approche de la peinture, les premiers ennuis avec la justice, la fuite à Rome avec l’espoir de faire fortune. Là le jeune Michelangelo, avec quelques tableaux d’une puissance, d’une violence et d’un érotisme jamais vus, révolutionne la peinture et connaît la gloire : les princes le courtisent, les cardinaux le protègent et en peu de temps il devient le peintre officiel de l’Église. Mais voilà : il est de caractère violent et asocial.

C’est un rebelle : il refuse tout compromis, toute facilité, toute situation confortable que lui assurerait son talent. Son mode de vie est une provocation constante, ses œuvres un affront perpétuel à la morale : il aime les femmes et les hommes, il prend comme modèles des prostituées et des voyous, il est toujours prêt à sortir son épée… Très vite, les procès à son encontre se multiplient, il passe de longues périodes en prison, il sent le goût amer du déclin et de la misère. Il commet un homicide et il est condamné à mort. Il s’enfuit et erre entre Naples, Malte, la Sicile… Il meurt mystérieusement sur une plage au nord de Rome : il n’a pas encore quarante ans. Le récit, vif et palpitant, distrait avec son ironie ; donne à réfléchir par sa perspicacité ; émeut le plus souvent, car Le Caravage y dévoile ses pensées les plus intimes et ses angoisses les plus profondes. Il ouvre son cœur et montre la partie la plus sombre de son âme.

Fin connaisseur de la culture italienne, Dominique Fernandez, romancier, traducteur, critique et essayiste, est l’auteur d'une cinquantaine d'ouvrages célébrés par la critique et plébiscités par le public (« Nicolas », « Porfirio et Constance », « Le Rapt de Ganymède », « Signor Giovanni », « La Gloire du Paria », « L’Amour », « Le voyage d’Italie - Dictionnaire amoureux »). En 1974, il reçoit le Prix Médicis, pour « Porporino ou les Mystères de Naples », l’histoire d'un castrat dans l'Italie du XVIIIe siècle. En 1982, son roman fondé sur la vie de Pier Paolo Pasolini, « Dans la main de l'ange », est couronné du Prix Goncourt. En 2003 il publie « La Course à l’abîme » : biographie romancée de la vie trouble et passionnante du peintre Michelangelo Merisi. Le 8 mars 2007, Dominique Fernandez est élu à l’Académie française et le 13 décembre de la même année il est reçu sous la Coupole. En 2009, il publie « Ramon », consacré à la figure très controversée de son propre père, Ramon Fernandez.

Informations pratiques
Istituto Italiano di Cultura - Hôtel de Galliffet    plan d'accès
73, rue de Grenelle - 75007 Paris
Réservation indispensable : 01 44 39 49 39
Dates : les 7 et 8 avril 2010 à 20h Plus d'informations sur l'Institut culturel italien
Affiche pièce sur Le Caravage
Institut Culturel Italien, les 7 et 8 avril 2010