Les Humeurs insolubles de Paolo Giordano

Par Stefano Palombari

C'est un Paolo Giordano peu inspiré qui nous livre s(c)es Humeurs insolubles. Pour écrire ce roman le jeune physicien turinois a sans doute puisé dans ses expériences personnelles. Le je narrant a pas mal de traits en commun avec son demiurge.

Plantons le décor : Un couple avec un jeune enfant, lui physicien, elle architecte d'intérieur. Ils vivent à Turin, ils ont une femme de ménage, Madame A. Elle a la soixantaine, sans enfant, veuve, efficace d'abord, essentielle ensuite… jusqu'au jour où elle tombe malade. Une maladie incurable. Madame A. change d'attitude. Elle devient solitaire, inaccessible. Le rapport s'inverse. C'est la jeune famille qui désormais s'occupe d'elle.

L’esprit scientifique du physicien est ébranlé par l'annonce du cancer qui ronge les poumons de la pauvre femme. C'est inexplicable : Elle n'a jamais fumé, s'est toujours bien nourrie, pas d’antécédents dans la famille… Le hasard, dont les scientifiques ont toujours nié l'existence, fait irruption dans la vie du jeune papa.

Malgré le sujet, le livre ne provoque pas de grandes émotions chez le lecteur. Avec toute la bonne volonté, on a du mal à rentrer dans l'histoire. Les différents acteurs de l'intrigue manquent cruellement de profondeur. La femme de ménage ne fait pas exception. Elle est bien loin de se métamorphoser en personnage littéraire.

Comment ne pas penser aux femmes de ménage devenues des véritables icônes de la littérature, et tout d'abord à Thèrese, harpie machiavélique au service du professeur Kien. Mais là, on atteint des sommets de la création littéraire.