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Publié le mardi, 7 mars 2017 à 10h50

La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo, projection à Malakoff

Par Stefano Palombari

Une scène de La Bataille d’Alger

La guerre d’Algérie s’invite à Malakoff du 11 au 20 mars 2017. Une pièce, Palestro, de Bruno Boulzaguet et Aziz Chouaki, jouée jusqu’au 12 mars, une rencontre, La Guerre d’Algérie. Un héritage entre histoire, mémoire et représentation(s) le 11 mars à 15h (Médiathèque Pablo Neruda), une lecture, Témoignages d’anciens combattants, le 14 mars un Atelier de théâtre le week-end 18/19 mars et pour clore ce cycle la projection du chef-d’œuvre de Gillo Pontecorvo La Bataille d’Alger, le 20 mars.



La Bataille d’Alger. Lors de la présentation du film au Festival de Venise de 1966, la délégation française boycotte la projection. Et pourtant, le film reçoit le Lion d’Or. Sous la pression des anciens combattants et des « rapatriés », il restera censuré en France jusqu’en octobre 2004 malgré quelques diffusions en 1970 et 1971.

Gillo Pontecorvo a le mérite d’avoir cherché à briser les tabous sur la guerre d’Algérie, mais a longtemps été considéré comme un polémiste, voire un idéologue. Son regard franc est particulièrement éclairant. Il se confronte à des images violentes, dérangeantes, mais toujours avec la volonté de montrer les mécanismes d’un combat clandestin collectif qui finit, au prix d’une terrible stratégie (la terreur, les attentats), par vaincre l’occupant.

À travers l’histoire d’Ali la Pointe, un Algérien qui entre dans les réseaux du FLN, défi lent quatre années décisives, de 1954 à 1957. Ce film rigoureux dépasse la perspective historique. Il est avant tout humaniste.
Lundi 20 mars, 20h30 au cinéma Marcel Pagnol 17 rue Béranger, Malakoff. La projection sera suivie d’une rencontre avec Bruno Boulzaguet, créateur de Palestro

Palestro. Bruno Boulzaguet, metteur en scène français, et Aziz Chouaki, auteur algérien, trouvent le chemin libérateur des tabous et non-dits de la guerre d’Algérie en portant à la scène un documentaire-fiction liant le tragique et le pudique, la grande Histoire et la traversée personnelle. Soixante ans après, les souvenirs de cette lutte sanglante affleurent comme des blessures mal refermées de part et d’autre de la Méditerranée.

La guerre serait encore occultée, on nierait encore la torture, même si plus personne n’ignore sa pratique. Le 18 mai 1956, vingt appelés français tombent dans une embuscade dressée par des maquisards algériens à Palestro. La répression française brutale s’abat sur cette région kabyle. Inspirés de ce fait historique et du mutisme de leurs familles, le duo Boulzaguet-Chouaki lève un coin du voile en tissant l’intrigue d’un ancien combattant, témoin de l’embuscade de Palestro, qui laisse à ses enfants un énigmatique testament. La vie insondable et opaque de ce naufragé d’après-guerre attise la curiosité de la fratrie et réinscrit dans notre mémoire une guerre dont on a perdu le sens, comme si les problèmes étaient ceux d’un conflit d’antan, et non ceux d’une cohabitation d’aujourd’hui.
Jusqu'au 12 mars au théâtre 71.

Informations pratiques
  • Théâtre 71 / Cinéma Marcel Pagnol

Tarif préférentiel pour nos lecteurs :
Palestro. 18€ (au lieu de 27€) et 10€ (au lieu de 14€) moins 30 ans. Dans la limite des places disponibles en précisant le code "IAP2-71" lors de votre réservation au 01 55 48 91 00.
La Bataille d'Alger. 4€ au lieu de 5€. Dans la limite des places disponibles en précisant le code "IAP2-CINE.MP" lors de l'achat des places au guichet du cinéma Marcel Pagnol.