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Publié le samedi, 2 avril 2011 à 16h23

Noir souci. Giacomo Leopardi vu par René de Ceccatty

Par Francesco Romanello

En collaboration avec les éditions Flammarion, l’Institut Culturel Italien organise une soirée exceptionnelle, mercredi 6 avril à 19h, pour rencontrer l’écrivain et biographe René de Ceccatty à l’occasion de la publication de son dernier ouvrage, Noir Souci, Giacomo Leopardi et son ami, récit de l’amitié passionnée du célèbre poète italien pour Antonio Ranieri: de la genèse de son œuvre poétique jusqu’à ses derniers jours, à Naples, pendant l’épidémie de choléra.

Né en 1798 à Recanati (dans la région des Marches) et mort à Naples en 1837, le nom de Leopardi a toujours été entouré, en Italie comme à l’étranger, d'une fervente vénération. Sa renommée ayant traversé les frontières, Stendhal lui a personnellement rendu visite. Contemporain de Victor Hugo, souvent rapproché des poètes anglais comme Keats et Byron, morts comme lui en pleine jeunesse, Leopardi appartient de plein droit au grand mouvement romantique européen. Considéré par beaucoup comme le plus européen des classiques italiens modernes, il a pourtant été enfermé dans des formules d'interpétation facile, le baptisant "poète du pessimisme" et le rapprochant souvent de Schopenhauer. Sa santé fragile, les inextricables difficultés relationnelles avec sa famille, ses prises de position politiques ont contribué à la consolidation de ce cliché, dont le vers de De Musset "Sombre amant de la mort, pauvre Leopardi" est expression.

Mais s'il est vrai que sa constitution maladive lui interdit un développement normal de son existence et que l'amour a pour lui l'irréalité d'un songe, il est vrai aussi que le génial auteur des Canti et du Zibaldone a connu une fin de vie mystérieuse et romanesque, qui brise tout stéréotype herméneutique.

Dans les années 1830, malade, bossu et presque aveugle, Leopardi quitte la ville natale de Recanati e la noble maison de famille pour s'installer à Naples, caché aux côtés de son ami et confident Antonio Ranieri, un jeune homme de vingt ans, inconnu, ambitieux et tombeur de femmes. En dépit de toutes ces oppositions, une passion chaste, un amour non charnel - faut-il le préciser - lie les deux hommes dans une profonde complicité intellectuelle dans laquelle se mêlent inspiration poétique, idées politiques et maladie.

René de Ceccatty - expert de littérature italienne, traducteur, auteur de romans et biographe d'autres Italiens d’exception comme Pier Paolo Pasolini et Alberto Moravia – reconstruit dans cet ouvrage le échanges épistolaires entre les deux hommes, en évoquant leurs conflits familiaux (notamment celui opposant Leopardi à son père, Monaldo) et le mal-être de vivre sa condition de poète, sur le fond de Naples, ville enchantée et décadente.

Informations pratiques
Institut Culturel Italien
73 rue de Grenelle - 75007 Paris / www.iicparigi.esteri.it
Réservation au 01 44 39 49 39
Date: mercredi 6 avril à 19h.